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    Proposition de Nouvelle pour le concour de nouvelle Maupassant mais j'ai perdu. Dommage. Mais je ne suis que plus motivée pour continuer de m'améliorer ! Heureusement que je n'ai pas gagné, sinon je me serais reposée sur mes lauriers. Je suis le genre de personne qui se laisse aller après quelques encouragements non mérités. Continuons notre travail ! Motivation !


    LE FROID DE L'HIVER
     

    Tu as plus de quarantes ans derrière toi, et tu n'aimes pas lorsque l'on te le rappelle. Tu es une personne orgueilleuse, mais surtout froide et distante, tout comme ce pays que tu admires : la Russie. Tu aimes le dur vent glacial qui se faufile dans ton âme pour te geler les entrailles. Tu apprécies à sa juste valeur sa langue qui sonne à tes oreilles telle une douce mélodie. Tu admires les habitants et leur culture. Tu aimes visiter sans cesse.


    Pour tout cela et bien d'autres choses, une fois par an depuis des années déjà, tu t'y rends. Non pas par plaisir, mais parce que tu te sens comme attiré par une force invisible, inéluctablement. Au plus profond de ton être, une petite voix te murmure que tu dois y aller. Tu n'as pas le choix. Tu n'essayes d'ailleurs pas de l'avoir. Tu profites toujours un maximum de ces voyages, emplis de souvenirs agréables.


    Alors, tout les quinze décembre, tu commences à faire tes valises. Tu vérifies d'abords que tes économies sont toujours présentes. Tu regardes si tu n'as pas perdu tes billets de train. Non, c'est bon, ils sont encore présents sous ton oreiller. Alors tu soupires doucement, soulagé. Puis, pris d'un brusque sursaut, tu vérifies que tu as ton passeport. Et que tes vêtements sont assez chauds pour le rude hiver qui s'annonce là-bas. Qu'ils sont toujours à ta taille. En soi, que tout est bien en place pour partir le vingt-deux au soir.


    Tu aimes bien ce soir là. Tu es seul, dans ton train. Tu sais que tu n'arriveras que dans plusieurs jours. Le 24 probablement. Noël est une fête bien importante pour les gens. Même ceux dont ce n'est pas la culture. Mais toi, tu fêteras probablement Noël dans ton train qui part en direction de Moscou. La ville de tes rêves.


    Tu passes d'abords par l'Allemagne, car tu apprécies aussi ce pays. Köln est une belle ville, illuminée la nuit, et tu n'hésites pas à aller voir son marché de noël. Tu aimes voir les petites figurines de verres, les anges, les chats... Et gouter les petits gâteaux sucrés dont l'odeur embaume la rue. Mais ce que tu préfères, c'est regarder les gens passer, et voir la joie enfantine qui illumines leurs traits à cette période. Noël est une bénédiction, tu le penses alors sincèrement.


    Tu goutes les spécialités Allemandes, encore une fois. Cela ne te plaît pas autant que la nourriture russe, mais tu sais reconnaitre les bonnes choses lorsqu'elles se présentent. L'Allemagne en fait partie. Tu profites donc un maximum de cette escale de courte durée.


    Dehors, la neige commence à recouvrir le sol. Tu aimes regarder les flocons tomber. Tu trouve cela plutôt joli. Pur. Cela te donne envie de décrire les courbes qu'elles font. Tu es comme cela. Quelqu'un qui aime peindre avec les mots.
    Une fois que tu t'es bien installé dans ton autre train, celui qui vas t'emmener loin d'ici, à Moscou, tu te permets une pause. Tu essayes de dormir, malgré le fait que tu ais froid. Mais tu aimes le froid, alors tu ne t'en plains pas vraiment. Dehors, tout est blanc. Tu te tais et fermes les yeux.


    Tu les rouvres aussitôt. Un homme roux te regarde en souriant. Tu hausse les sourcils. Il te parle alors. En Russe. Tu ne comprends absolument rien. Enfin si, quelques mots, mais pas assez pour saisir le sens de la phrase. Tu prends un air désolé, et tu indiques :


    « Désolé, malheureusement je n'ai rien compris.»


    Le roux te regarde, fronce les sourcils, et demande dans un français peu hésitant. Il à juste un léger accent qui fait danser ses mots :


    « Bonjour. Excusez moi, mais… Pouvez-vous me prêter un livre ? »


    Tu ouvres la bouche sous la surprise, puis la refermes. C'est la première fois que l'on te demande une chose pareille. Machinalement, tu lui sors ceux que tu possèdes. Il choisit la messagère des deux mondes, un des favoris de ton amie Lisa. Tu plisses les yeux. Il te sourit et s'explique :


    « Je m'ennuie dans le train. Je croyais que vous parliez russe vous aussi. Vous allez en Russie, non ? » Son accent est plutôt beau, et tu te demandes pourquoi les français ne parleraient pas comme cela. Ce serait tellement plus agréable, que l’accent pointu des parisiens pas exemple. Tu mets cette question de côté, et réponds.


    « Oui. Mais je ne parle pas, je n'ai pas le temps d'apprendre... J'ai seulement les bases.


    - Ah ! D'accords, je comprends. Je m'appelle Serebra, et vous ? »


    Tu lui dis alors ton prénom. Il s’assoit alors à tes côtés, comme si vous étiez des amis de longue date. Comme si tu lui avais autorisé. Tu te retiens alors de lui dire que tu aurais préféré continuer ce voyage seul, comme d’habitude. Que dormir ne t’aurais fait aucun mal. Tu ne dis rien. Il semble vouloir faire la conversation, et une sorte d’expression enfantine orne son visage. Il doit avoir maximum trente ans. En tout cas, il semble particulièrement jeune, mais en même temps âgé à cause de ses rides qui commence doucement à orner son visage, sans être visible par un œil averti.


    Tu abandonnes alors ton maigre espoir de repos. Tu te blottis alors dans ta petite couverture polaire marron. Le jeune homme lui, ne semble pas vraiment souffrir du climat. Puis tu te rappelles qu'il est Russe. Il doit avoir l'habitude, marmonnes-tu.


    « Vous êtes donc français ? C'est rare je trouve. Je veux dire, les français qui viennent en Russie…


    - La Russie n'est pas vraiment le pays le plus apprécié... La plupart des gens préfèrent aller aux États-Unis en ce moment. La mode je pense.


    - Ah... Et vous, vous venez pour quelle raison ? »


    Tu regardes par la fenêtre. Il neige beaucoup. Tu cherches alors tes mots. Tu ne sais pas quoi répondre. Tu n'aimes pas les personnes qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Tu n'aimes pas trop son sourire enfantin. Et surtout, tu ne supportes pas les questions indiscrètes. Mais pour passer le temps, tu accepte au fond de toi d'y répondre.


    « C'est juste que j'aime ce Pays. Pas vous ?


    - Oh si... Mais je rêverais d'habiter dans un endroit plus chaud. Jesuis né à Iakoutsk. Les hivers y sont rudes, et j'aime le soleil. Comme en Espagne l'été par exemple... Pourquoi aimez-vous la Russie alors ?


    - Et bien, le froid. Contrairement à vous, je n'aime pas trop lorsqu'il fait trop chaud. Je ne suis pas non plus fanatique du grand froid, il ne faut pas exagérer ! Et puis, je trouve que c'est un bel endroit, Moscou. Non ?


    - Si. J'ai déménagé là-bas quand j'ai eu assez d'argent. Moscou est vraiment très beau. Donc vous êtes un touriste ? »


    Tu t'imagines alors avec des vêtements de touriste, et un air béat. Non, franchement, non. Tu n'arrives pas à te dire que tu en es un.


    « Je viens tout les ans. Je ne pense pas... »


    Tu pense alors pouvoir t'habituer à sa présence. Tu discutes de tout et de rien. De la France, de ton travail ennuyeux d'écrivain. Il est étonné lorsque tu en parles. Tu hausses les épaules. Il existe beaucoup d'écrivains dans le monde. Tu n'es pas le premier, ni le dernier. Puis, la conversation dérive sur les loisirs. Tu n'oses pas dire que tu aimes les jeux vidéo. Les jeux de rôles... Il t'avoue qu'il apprécie la lecture. Tu ne peux t'empêcher de rire en disant que tu as remarqué. Il rigole lui aussi.


    « Pourquoi aimes-tu voyager ?  » Demandes-tu après que vous ayez commandés un café. « Quel est la raison qui te pousse à vouloir visiter plusieurs pays ? D’ailleurs, pourquoi les gens aiment se rendre en dehors de leurs frontières ?


    - Et bien, je pense que, au fond de soi, on à toujours voulu savoir à quoi ressemblait les autre. En dehors des clichés. Vérifier si les gens sont véritablement comme nous. Par exemple, souvent les gens s’imaginent que les Français sont des personnes blanches qui parlent d’amour et de romantisme devant la tour Effel. Ou que les japonais sont des personnes qui se baladent en kimono tout le temps. Bref, le monde est empli de clichés…


    - Tu veux donc dire que si l’être humain visite le monde, ce n’est pas que pour pouvoir visiter des endroits différents, mais aussi pour s’assurer inconsciemment que les autres sont comme nous ? Ce n’est pas un mauvaise idée, mais je ne suis pas tout à fait d’accords. Je viens en Russie tout les ans, et pourtant ce n’est pas pour vérifier si les russes sont comme moi.


    - Toi, tu connais bien la Russie à ce que tu m’as dit. Je peux donc te dire que maintenant tu es une personne russe dans l’âme.


    - Oui – tu rigole alors nerveusement – on peut dire cela. »


    Tu te dis qu’il à peut être raison. Que maintenant, tu peux être considéré comme une personne russe. Tu connais mieux la Russie que tu ne connais ton propre pays. Tu te sens alors assez mal à cette idée. Après tout, tu devrais aimer la France, l’endroit où tu es né, où l’histoire de ta famille à eu lieu.


    « Mais en même temps, voyager est véritablement bénéfique. Il permet de se débarrasser des préjugés pour certains, mais aussi de changer d’air, non ? Je veux dire, il n’est pas bon de rester sans cesse coincé dans le même endroit. On en devient méfiant, et rarement sympathique envers les étrangers. Après tout, cela amène la personne à se dire qu’elle est la véritable héritière de cet endroit ? »


    Le silence se fait alors. Tu n’oses pas le briser. Vous sirotez votre café en changeant de sujet. Parce que ce n’est pas très joyeux, et qu’un voyageur devrait éviter de débattre dans son train, mais plutôt de profiter du voyage. Il n’y à aucune raison au fait de voyager. C’est simplement quelque chose que certaines personnes aiment faire. Il ne faut pas chercher les explications, là où n’y en a pas.


    Néanmoins, le voyage continu dans la bonne humeur. Tu dors, tu manges. Il ne te lâche pas. Tu apprends que sa sœur est morte dans un train qui à déraillé. Qu'il n'aime pas voyager tout seul à cause de cela. Tu n’as même pas à lui dire que tu veux bien qu’il reste. Il le comprend tout seul. En une journée, vous avez trop parlés. Vous n'avez alors plus rien à dire.
    Puis, tu prends le courage de lui parler de la mort de ta mère. Tu ne sais pas pourquoi, peut être à cause du silence, ou à cause de la neige, tu parles de choses personnelles à cet inconnu.


    Ta mère est morte quand tu étais jeune. Elle à eu un accident de route un soir, et n'ai jamais rentré. Ton père était mort des années auparavant. Tu lui raconte que tu à vécu dans une famille d'accueil. Que ta belle sœur était quelqu'un de génial. Que tu n'avais pas de bonnes notes à l'école... Tu lui racontes toute ton enfance, sans t'arrêter. Et il sourit. Puis il se met à son tour à t'en parler.


    Tu es subjugué. Il a vécu dans une petite maison, avec une famille aimante. Il voulait devenir un grand peintre, mais ses parents ne voulaient pas. Car il ne gagnerait pas sa vie. Alors il avait étudié, et était parti avec ses économies. Pendant deux ans, il avait vécu à Moscou, avec un colocataire. Puis il avait pu aller en France. Il avait apprit la langue par ses propres moyens... Et il lui raconta tout. Ses amours, ses études... Sa vie, ses problèmes. Une histoire passionnante qui te marqua alors.


    Puis, tu sors de ta rêverie: le voyage s'arrête. Vous vous séparez à contre cœur. Tu ne penses pas à lui donner ton numéro de téléphone. Tu es presque triste de la fin du voyage. Tu es arrivé, et pour la première fois depuis six ans, la première chose que tu penses en sortant du train n'est pas que Moscou est toujours aussi belle. Non, tu te dis qu'il est dommage de ne pas l'avoir rencontré dans d'autres circonstances. Et qu’il faisait drôlement froid.


    Un an après, lorsque le roux trouva un livre sur un voyage dans un train, il se rappela alors de l'étrange personne rencontrée. Et lorsqu'il l'ouvrit, il ne pu que rire. Le personnage principal se nommait Serebra, et avait son histoire.

     

     

     

    Le théme de cette nouvelle est le voyage et ce qu'il apporte. Je n'en suis pas très fière mais ma maman l'aime beaucoup. Merci à Fleur de Lisse qui m'a donné l'idée d'écrire à la seconde personne !


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  • Le Moqueur

     


     Aujourd'hui était un jour comme tout les autres. Le soleil éblouissant traversait la fenêtre pour se poser sur son visage encore endormi. Le cri du merle le réveilla et d'une main distraite il recouvrit son visage de sa couverture encore chaude. Trop chaude. Le soleil mélangé à sa chaleur corporelle l'étouffait. A contre-coeur il se leva, parti dans la salle de bain se rincer le visage et prendre son petit-déjeuner. Il était à peine onze heures et il avait tout un dimanche devant lui.


    Ces céréales n'avait aucune saveur aujourd'hui. Il n'avait envie de rien. Se recoucher ? Non. Lire ? Mauvaise idée.. Télévision ? Pourquoi pas. Il s'affala sur le canapé et attrapa la télécommande pour allumer l'appareil. Heureusement pour lui, ses deux parents étaient partis le jour précédent pour se rendre à Paris. Ils n'auraient pas supportés le bruit de la télévision dès le réveil.


    Julien était une personne très simple. N'aimant pas les ennuis et les evenements sortant de l'ordinaire, il pensait comme la majorité et ne cherchait pas à se distinguer de la foule.


    Malheureusement son apparence ne l'aidait guère. Par exemple ses cheveux d'un roux flamboyant contrastait avec les touffes noires et blondes des autres adolescents de son âge. Son visage était constellé de taches de rousseurs qu'il haïssait plus que tout. Sa seule fierté était ses deux grands yeux verts. Il les appréciait beaucoup, car il était la seule personne de sa famille à les avoir hérités de sa grand-mère paternelle. Sa grand-mère, nommée Marie, était une personne douce et amusante. Le contraire de ses parents qui gardaient sans cesse un air sérieux peint sur leur visage.


    Tout le monde pensait que Julien était une personne complexée, car il ne pouvait s'empêcher de baisser la tête sous un regard insistant ou de ne pas agir comme ses amis. Il n'aimait pas être le centre d'attention, mais personne ne semblait le comprendre. Comme-ci il n'y avait rien de plus anormal qu'un garçon qui ne fasse pas le fier. Alors que pourtant, il connaissait d'autres personnes qui agissaient à peu près comme lui.


    Julien était juste un peu timide sur les bords. Et il haussait simplement les épaules face aux problèmes. « Pourquoi m'embêter avec des âneries ? Ma vie est très bien lorsque je ne creuse pas mes méninges... » Sa petite sœur par contre était son contraire absolu. Elle avait un visage banal et des cheveux d'un noir fade, mais elle essayait tout pour sortir du lot. Collants verts, maquillage outrageux, mèches bleues électriques... Elle aimait les extravagances. Julien ne pouvait pas s’empêcher de penser que sa sœur sans ses goûts étranges ne serait plus la même. Il y avait pris habitude. Mais souvent, elle se faisait dévisager dehors. Dans le bus, dans les magasins... Il y avait beaucoup de personnes étroites d'esprit dans le monde extérieur. Et Julien savait bien que si Jenna n'avait pas été un membre de sa famille, il aurait agit de la même manière qu'eux.


    Il regardait un programme inintéressant depuis près de deux heures lorsque le téléphone sonna. Il sursauta et se dépêcha de répondre. La sonnerie strident du téléphone avait été choisie par sa soeur. Elle lui donnait des migraines épouvatables à chaque fois que quelqu'un avait le malheur de les appeler.


    « Allô ? Demanda t-il en baissant le son de la télévision.
    - Yo Julien ! Ça te dit de venir au cinéma avec nous tout de suite, maintenant ? »


    C'était Marc. Un garçon que Julien suivait un peu partout. Il était un peu comme le chef de la bande dans laquelle le roux traînait. Julien y servait de faire-valoir. Après tout un garçon banal n'était pas franchement la personne la plus populaire. Voir le contraire. Il n'était pas très apprécié. Néanmoins, il fut content d'être invité à cette sortie. Souvent ils l'oubliaient le laissant ruminer seul dans son coin.


    « Euh... oui bien sûr. Vous êtes où ?
    - Devant chez toi mon vieux ! ça doit faire cinq longues minutes que l'on sonne à ta porte, mais vu la taille de ta baraque... Pas étonnant qu'tu ne nous aies pas entendus sonner. Allez maintenant ramène ta fraise on t'attend dehors ! »


    Julien soupira, partit dans la salle de bain se passer un coup de peigne dans sa touffe ébouriffée, mit un gilet blanc un peu trop grand pour lui et ses baskets. Lorsqu'il descendit il fut étonné de voir que Marc était tout seul.


    Celui-ci lui expliqua que les autres étaient partis avant eux, car ils en avait assez d'attendre. Julien sourit en pensant que Marc était son seul vrai ami. Bien sûr, les autres étaient aussi ses "amis" mais ils n'étaient pas souvent compréhensifs. Par exemple, Damien était un garçon blond qui était toujours pressé et qui ne supportait pas de perdre du temps. Un véritable stressé qui ne comprenait pas comment Julien pouvait être aussi tranquille.


    Quant à Marc, c'était un garçon plutôt grand, avec une jolie peau chocolat que Julien trouvait vraiment belle. Il avait beaucoup de charisme avec ses tresses et ses vêtements de marque. Notre roux aussi aurait pu en mettre, mais il trouvait que ça ne lui allait pas. Il était plutôt petit, ne dépassant pas les 1m60 et n'était pas vraiment ce que l'on pouvait appeler de "musclé". Avec son visage pâlichon, il avait l'air d'un idiot. Alors, il s'habillait aussi simplement qu'il le pouvait. « Être normal » c'était comme sa devise. Un bon gilet vert bouteille et un jean, c'était sa tenue favorite.


    Ils retrouvèrent les autres garçons devant le cinéma. Ils étaient tous accompagnés d'une fille. Julien baissa la tête tristement et salua ses amis avec un sourire forcé. Il n'aimait pas trop lorsqu'ils invitaient leurs petites amies, car cela lui rappelait à quel point il n'avait aucune chance en amour. Les deux seules filles qu'il avait invités à sortir dans sa vie s'étaient moquées de lui avec un sourire horripilant.


    « Qui veut du pop-corn ? Julien tu nous le paye ? »


    Bon. Il comprenait maintenant pourquoi Marc ne l'avait pas oublié. Son argent. Julien soupira et sorti son porte-monnaie.
    Ses parents étaient assez fortunés et lui laissaient beaucoup d'argent pour qu'il s'amuse avec ses soit-disant amis. Jenna, sa soeur, dilapidait tout ce qu'elle possédait en accessoires qu'elle jugeait « Kawaii ». Il ne comprenait pas ce que ça pouvait signifier et ne voulait surtout pas le savoir. Encore un truc de filles sans aucun doute. Julien, lui, se contentait d'accumuler les billets jusqu'à ce que ses amis décident de lui en rappeler l'existence. Comme aujourd'hui.


    Il paya la tourné de pop-corn et de boissons à tout le monde, puis ils partirent s'asseoir dans la salle noire. À part eux il n'y avait quasiment personne pour cette projection. À vrai dire, ils habitaient dans une petite ville de campagne donc les jeunes s'y faisaient rare et les adultes n'avaient pas tellement le temps de sortir dans ce genre d'endroit.


    Par exemple, il ne se souvenait même plus de la dernière fois que ses parents étaient sortis en famille. Les deux adultes allaient vers la capitale tous les week end et en semaine ils étaient enfermés dans leur chambre. Sa mère était illustratrice et gagnait beaucoup d'argent, car elle avait eu la chance de dessiner pour un livre qui avait eu un succès phénoménale. Résultat : elle était devenue plutôt connue et beaucoup de gens lui commandait une illustration.


    Son père était écrivain, ce qui était amusant étant donné qu'ils n'avaient jamais collaboré ensemble. Il était entre autre l'auteur de « La Moqueuse », un livre pour adolescent qui avait un succès grandissant ses temps-ci. Julien n'aimait pas trop.
    Le cinéma était vraiment petit comparé à ceux de paris auquel il était allé lorsqu'il était jeune, mais il était plus confortable et convivial.


    Un peu plus tard, en sortant de la séance tout le monde se dirigea vers le petit parc. Il n'y avait rien de plus agréable que de discuter entre amis dans la verdure en allumant une cigarette. Julien ne fumait pas. Il était le seul du groupe et hésitait à commencer. Il voulait ressembler aux autres après tout. Mais il n'était pas sûr que ses parents soient d'accord, même s'il avait seize ans depuis deux mois.


    Alors que le groupe traversait la grande rue pour rentrer dans le parc, Julien fit demi-tour pour retourner chercher son porte-monnaie qu'il avait oublié au cinéma. Marc décida de l'accompagner pour ne pas laisser Julien tout seul. Le roux ne le savait pas, mais personne à pars Marc appréciait Julien dans le groupe. S'il était partit chercher ses affaires tout seul, les autres adolescents auraient insisté pour s'en aller sans l'attendre. Ils trouvaient cela amusant de voir ces réactions.


    Un peu plus tard, après avoir cherché pendant une heure, Julien retrouva son bien. Il était trop tard pour rejoindre les autres.


    « Laisse tomber, viens on rentre ! J'ai pas le courage d'aller les chercher et j'ai plus de crédit. »


    Julien acquiésca et suivit Marc. Sur le chemin il en profita pour demander à son ami s'il voulait venir manger chez lui ce soir. Marc fit un sourire en réponse qui se transforma en grimace d'horreur. Julien ne compris que quand le camion le renversa sur la route de campagne qu'il venait de traverser sans regarder. Il avait été distrait.


    Silence. Blanc. Aucune douleur.


    Il ouvrit les yeux. Son corps était écrasé. Mais il n'avait pas mal. Pourquoi ? Le sang ne coulait pas non plus... Il comprit quand il vit Marc figé dans une expression d'effroi. Rien ne bougeait sauf lui. Le temps semblait arrêté.


    Il leva les yeux. Sur le camion arrêté se trouvait une masse noire. La faucheuse ? La mort ? Une femme. Habillée de noir et recouverte d'une capuche en velours. Le visage blanc. Trop blanc. Elle ressemblait à un cadavre. Elle était squelettique. Effrayant.


    « Encore un Enfant qui meurt. Voilà qui est fréquent ces temps-ci »  Murmura la femme en soupirant.


    Julien ne comprit pas. Que quoi parlait elle ? Rien ne bougeait autour de lui. Marc était toujours coincé avec un visage effrayé

    . L'air était lourd, étouffant. Son visage semblait fondre et son esprit était embrouillé. Il balbutia avec difficulté :


    « Je... Qui êtes-vous ? Que... ce passe t-il ?!
    - Je suis ce que vous appelez la Mort. Mais aussi la Vie. Je suis l'Existence. Le Monde. De l'endroit d'où je viens, on me surnomme aussi le Vœu. A tu fais le tiens, jeune homme ?
    - Vœu ? De quoi parlez vous ? Quel vœu ? D'où venez-vous ? Que se passe t-il ?!
    - Tout le monde a un souhait qu'il lui est possible de faire. Malheureusement les enfants le font très tôt sans s'en rendre compte. En demandant une peluche, ou le dernier jouait à la mode. Le « Je veux » est une des premières choses que le petit humain apprend. C'est étrange que tu ne l'ais jamais dit »


    Il haussa les sourcils. Ne jamais avoir dit « Je veux » ? Impossible. Improbable. Totalement fou. Elle devait rêver. Ou être folle. Il optait plus pour le second choix.


    Mais en même temps elle semblait véritablement croire ses paroles. Et son visage lui faisait peur. Le visage d'un fou. Les yeux exorbités.


    « Je...
    - Je vois dans tes yeux que tu ne me crois pas, mais la preuve est là. Je suis la divinité du souhait, je n’apparais pas pour les humains qui n'ont plus le souhait en eux. Mais de toute façon, tu es mort. Ton heure est venue. Néanmoins, rajouta t-elle quand elle vit le garçon sursauter, tu n'as pas encore fait ton vœu, C'est une tradition que tu ne peux pas éviter. Un vœu par personne. La contre-partie peut être effrayante. Fais le avant de mourir. Tu peux demander tout ce que tu veux : Un enfant, l'amour, de l'argent, de la nourriture... Même une nouvelle paire de chaussures. Mais plus le vœu est important, plus tu souffriras. »


    Il hésita . Il ne savait pas quoi dire. Était-ce une blague ? Un vœu ? Il en avait tellement... Mais pour le moment il ne voulait que rentrer chez lui. Se recouvrir de sa couverture et regarder un film en espérant oublier cette expérience étrange. Ce visage émacié et ces yeux rouges qui le fixaient avec patience.


    « Je souffrirais ?
    - Tu dois payer pour posséder quelque chose d'autre. Un vœu est pareil sauf que tu ne sais qu'au dernier moment ce que tu dois payer. Même si dans ton cas, tu ne le sauras jamais car tu seras mort. Ou peut-être iras tu simplement en enfer.
    - L'enfer existe ? Le paradis aussi alors ?
    - Tout à fait. Mais rares sont les personnes qui se rendent dans un des deux endroits. Le néant accueille plus de monde que les deux lieux réunis. »


    Il commençait à avoir mal. Du sang coulait de sa bouche alors qu'il n'avait rien fait. Il lança un regard paniqué vers l'entité qui ne bougeait pas.


    « La mort de ton corps arrive. Je ne suis pas apte de la retenir plus longtemps. Je ne m'occupe que de la mort de l'âme. Seul mon alter-ego en serait capable.
    - Alter-Ego ?
    - Tu comprendras cela bien assez tôt. Dépêche toi de faire un vœu. Mais réfléchit aux conséquences avant de le prononcer ».
    Il hésita. Elle disait qu'il allait mourir non ? Il le sentait d'ailleurs. La douleur irradiait dans tout son corps. Ses membres étaient endoloris sans même qu'il ne bouge. Mais et le prix ? Il ferma les yeux. Oser ? Ne pas oser ?


    Il lui fallut quelques secondes avant de faire son choix. D'une voix se voulant calme mais qui trahissait sa peur, il répondit :


    « Je ne veux pas mourir  »


    L'ombre d'un sourire passa sur levisage blafard de la femme et elle s'humecta les lèvres avant de prononcer, se retenant de rire :


    « Souhait accordé. »


    Tout devint noir. Il entendit un rire avant de plonger dans le sommeil.



    X

     



     Julien se réveilla. Il était allongé dans son lit alors qu'il était encore habillé. Ses mains étaient moites et une migraine affreuse lui vrillait le crâne. Il avait fait un rêve étrange. A propos d'un voeu, mais il ne s'en souvenait pas très bien. Il se dirigea vers la salle de bain en chancelant et se passa de l'eau sur le visage. Il avait des cernes affreuses, et pourtant il ne se souvenait pas s'être couché tard. Il regarda l'heure. Il était sept heures un quart.


    Aujourd'hui on était Lundi et il devait se dépécher de se rendre à l'école sinon il serait en retard. Il se lava et s'habilla en vitesse. Lorsqu'il passa devant la chambre de sa soeur il fut étonné du silence, mais il n'en chercha pas la raison. Elle devait probablement être partie avant lui.


    Lorsqu'il arriva au Lycée trois quarts d'heures plus tard, les gens le regardèrent puis se mirent à murmurer.


    Il ne comprit pas.


    Beaucoup de personnes qu'il ne connaissait pas. Et un silence de plomb pesait sur l'ambiance habituellement légère. Que se passait-il ?


    Il entra dans la salle de classe. Elle aussi semblait souffrir du calme inhabituel. Plusieurs élèves le dévisageaient avec rancune. Qu'avait-il fait de mal ?


    Le professeur entra peu de temps après lui. Sa voix ne s'éleva pas lorsqu'il murmura un vague « Bonjour ».


    Il ne semblait pas dans son assiette. Son visage était plus pale que d'habitude et ses épaules voûtées.


    « Vous êtes sans doute au courant qu'un grave accident est arrivé à votre camarade hier. Nous avons eu des nouvelles tôt ce matin...Je ne doute pas que vous soyez déjà au courant mais... » sa voix s'éteignit. Quel camarade ? se demanda alors Julien en cherchant qui pourrait être absent. Marc n'était pas présent. Un doute lui enserra le cœur. Était-ce de lui que le professeur parlait ? « ... Marcus  nous a quittés à quatre heures. »


    Julien se leva automatiquement, les yeux écarquillés. Personne n'y fit attention. Entre les pleurs et les visages tristes, Julien se sentitde trop. Pourquoi Marc était mort ? Pourquoi ? Pourquoi ? La question lui tambourinait la tête. Pourquoi ?  Avait-il bien entendu ? Etait-ce un rêve ? Peut être était-il tout simplement en enfer.


    « Il n'y aura donc pas de cours aujourd'hui. Le lycée est en deuil. »


    Julien sorti de la salle comme un fantôme. Que s'était-il passé ? Jenna passait près de lui, et il en profita pour la rattraper. Il lui mis une main sur l'épaule mais elle se retourna violemment.


    « Quoi ?! Hurla t-elle les larmes aux yeux. Qu'est-ce que tu me veux ? J'ai besoin d'être seule ça se voit non ? Lâches moi !
    - Mais... que c'est-il passé ? Pourquoi Marc est mort ? Je suis perdu... »


    Elle arrêta de se crier et le regarda avec un regard indéchiffrable. Julien savait que Jenna était amoureuse de son meilleur ami. Elle n'avait qu'un an de moins après tout. Elle devait être dévastée.


     Elle fronça les sourcils et grogna sans arrêter ses larmes :


    « Tu ne te souviens pas ? Hier il s'est fait écraser par un camion alors que vous rentriez à la maison... Tu était d'ailleurs aux premières loges à ce qu'il parait... »


    Son monde bascula et il tomba au sol. Comment ? Ce n'était pas un rêve ? Il était vraiment allé au cinéma avec ses amis ? Pourtant, dedans c'était lui qui mourrait. Pourquoi ? Il ne se souvenait de rien après le choc... Un vague sentiment de désespoir lui serra le cœur et il ferma les yeux pour ne pas pleurer. Il avait tout oublié ! Le vide. Vide. Rien.


    Un rire résonna. Il se retourna. Derrière lui se trouvait un garçon étrangement familier.


    « Moi ? »


    Il avait son visage, son corps... Mais il était différent. Ses cheveux étaient noirs, sa peau plus blanche que la neige et ses yeux d'un rouge semblable au sang. D'ailleurs, ses vêtements noirs en étaient recouverts.


    Il avait un sourire moqueur.


    Il tendit le bras et montra du doigt la jeune fille qui partait, toujours en souriant d'un air fou. Son regard était démoniaque.
    Il disparut le temps d'un clignement d’œil. Julien se frotta les yeux en se demandant s'il n'avait pas rêvé.


    Il rentra chez lui en traînant des pieds. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Marc était mort. Sa tête était lourde et ses pas résonnaient sur le gravier brûlant. Lorsqu'il arriva à l'arrêt de bus, il n’eut pas le courage de continuer. Il décida de prendre, pour une fois, le bus qui le ramènerait. Mais il n'avait pas non plus le courage de l'attendre. Dans son esprit le rire moqueur de son double continuait à résonner.


    Il ne comprenait qu'une chose de ses paroles... « Un ! Un ! Un ! »

     

     





    X

     

     



    La journée se passa calmement. Sur le réfrigérateur se trouvait une note de sa sœur lui demandant d'acheter du lait pour le lendemain matin. Il était six heures quand il eu enfin le courage de bouger de son lit. Il prit tout juste de quoi acheter deux briques de lait et se dirigea au supermarché le plus proche. Il commençait à faire sombre. L'ambiance n'était pas rassurante. Pourtant Julien ne se dépêcha pas. Il avait besoin de calme et le froid du soir était plus agréable que la chaleur étouffante de ses draps.


    Une fois ses courses faites il décida de passer par un raccourcis entre les immeubles. L'ombre fraiche lui éclaircissait l'esprit. Il avait passé la journée dans un état second. Il marchait dans une ruelle vide quand il tomba sur le groupe d'amis de Marc. Un groupe que Julien n'avait jamais fréquenté. En le voyant, les adolescents froncèrent les sourcils.


    « Hé, mais c'est pas le mec qui était là quand Marc s'est fait écrabouiller ? » Un des garçons, grand et maigre se bidonna puis répondit « Mais si je le reconnais, le petit roux qui lui servait de porte monnaie ! »


    Julien recula. Ils lui faisaient peur. Ils étaient plus âgés d'au moins quatre ans et l'un avait un couteau à la main. Pourquoi Marc traînait avec de telles racailles ?


    C'est ainsi que Julien se rendit compte qu'il ne connaissait pas tellement son meilleur ami.


    « Allez viens mon petit, on ne te fera pas de mal si tu nous refiles tout ton fric ! »


    Il n'en avait plus ! Il avait tout utilisé pour le lait ! Il recula encore, mais un des garçons l'attrapa par l'épaule. Il laissa tomber son sac de courses qui s’étala sur le sol.


    « Ne fais pas ton timide ! On va bien s'amuser j'en suis persuadé ! »


    Tout se passa rapidement après ça. Il tenta de s'enfuir mais se fit rattraper. Deux garçons le rouaient de coups de pieds tandis que deux autres fouillaient dans son sac. Ils ne trouvèrent que de la petite monnaie ce qui les rendit fou de rage. Ils s'étaient sans doute attendus à un paquet d'argent vu qu'il était connu pour économiser longtemps. Un d'eux lui mis un couteau sous la gorge et lui cria :


    « Bon tu vas nous dire où tu les as cachés sinon demain ta petite soeur aura de sérieux ennuis »


    Tout sauf Jenna ! Il ne voulait pas qu'elle ait des problèmes ! Mais il n'avait plus d'argent et ses parents ne rentreraient que dans deux jours...Il ne savait pas où ils cachaient leurs économies...


    « Je... Non ! » Il se débattit comme un diable, ce qui était stupide en soit mais à ce moment il ne réfléchissait plus. Quand l'homme leva son couteau il secoua la tête et le rire moqueur résonna.


    D'un coup il n'était plus retenu par les bras puissants de cet homme semblable à un fou.


    « Ne restons pas là ça pue les emmerdes ! » L'homme lâcha son couteau et s'enfuit.


    Devant lui se trouvait le cadavre sanguinolent de Jenna. Le torse tranché. Le visage figé dans une expression d'horreur, les yeux exorbités. Il y avait du sang partout. L'odeur l'étouffait. Il porta ses mains à la bouche et vomit de la bile sur le sol. A côté, le double au sourire moqueur riait. « Et de deux ! Deux ! » s'exclama-t-il en plissant les yeux de joie.


    Julian tomba par terre et recula jusqu'au mur. Il avait peur.


    Jenna. Que faisait sa sœur sur le sol ? Pourquoi son corps se vidait de son sang alors qu'elle aurait dû se trouver en sécurité dans sa chambre ?  Pourquoi se trouvait elle dans cette ruelle à mourir à sa place ? Elle ne pouvait pas être sortie. Elle était encore habillée de son pyjama qu'elle ne mettais que chez eux pour le confort. Dans sa main, il y avait encore le manga qu'elle lisait.


    Pourquoi ? Pourquoi avait-il changé de place ? Il était dans les bras du type et d'un coup alors qu'il allait se faire poignarder sa sœur avait pris sa place ? Ce n'était pas possible.


    Le sang recouvrait ses vêtements, et l'odeur empestait. Il pleura plus qu'il n'avait pleuré. Sa vision était brouillée par les larmes de désespoir. Il ne se débattit pas lorsque la police arriva et l'embarqua pour lui poser des questions.
    Dans sa tête le Moqueur chantait-il ?


     « Le prix ! Le prix ! Le prix pour la vie est la vie ~ »


    La tête dans les mains il ne voyait plus le temps passer. Tout se passa comme dans un songe dont on ne se souvient pas. Julien avait répondu aux questions sans s'en souvenir particulièrement. Il se rappelait que sa mère était venue le chercher au commissariat, mais la suite lui échappait. Avait-il été puni ? Qu'avait il dit ?


    Les garçons avaient étés arrêtés mais après ça ? Il n'avait pas parlé du Moqueur... Il avait décidé d'appeler son double comme cela à cause de son sourire.


    Il resta cloué dans son lit le lendemain.


    Sa soeur était morte. Elle ne serait plus jamais présente. Tout ces bons moments qu'ils auraient dû vivre ensemble ne se passeront jamais. Jamais. Elle avait disparu. Elle n'existait plus. Son corp reposait à la morgue avec des dizaines d'autres inconnus.


    Plus jamais elle ne lui parlerait. Plus jamais elle ne viendra le voir après un cauchemar. Plus jamais elle ne le harcelera avec ses mangas. Il ne verra plus jamais son visage.
    Morte. Décédée. Défunte. Cadavre.


    Comme Marc. Deux morts. Deux personnes chères à ses yeux.


    Sa mère qui était rentrée suite à la nouvelle n'était plus qu'une loque. Son père était resté pour s'occuper du grand père de Julien qui avait fait une crise cardiaque à l'annonce de la mort de sa petite-fille.  Jenna, leur fille était morte. Marina, la mère de Julien était anéantie. Elle passait sa journée à pleurer, si bien que l'ambiance était pesante dans la maison maintenant vide d’âme.


    « Julien, tu veux manger une pizza ce soir ? » Il acquiesça. Deux morts en deux jours. Il redoutait l'apparition du garçon qui lui ressemblait. Il ne pensait plus qu'à ça. Quand le Moqueur reviendrait ? Son rire lui était devenu insupportable...


    C'est pour cela que lorsqu'il réapparut avec son sourire pour lui montrer sa mère, il eut peur. Allait-elle mourir comme sa sœur ? Il surveilla la femme toute la journée. Puis quand elle partit poster une lettre sans le prévenir, il s'habilla rapidement pour la suivre. Elle pourrait se faire écraser ou tuer !


    Malheureusement en courant dans les escaliers, il chuta. Tout commença. Le noir, le rire, la tête qui tourne et le cadavre à ses pieds.


    Il n'était plus en haut, mais en bas. Et sa mère était morte. Elle avait une lettre tachée de sang dans la main. Le rouge coulait sur les marches. Sa bouche était ouverte, ses dents cassées et ses bras dans une position improbable.
    Pourquoi ? Elle aussi avait pris sa place dans la roulette du destin ? Pourquoi était elle morte alors qu'elle était quelques secondes à l’extérieur ?


    Quand le sang tacha ses chaussures, il s'enfuit..


    Tout tournait. Trois Morts en trois jours. Et le rire qui résonnait.


    « Et de trois ! Trois ! ».


    Il se cacha dans le parc. Il y resta toute la soirée et y dormit. « Trois ! Trois ! Trois ! » et il pleurait à chaudes larmes. « Pourquoi ? Pourquoi ! pourquoi... » Le Moqueur n'était plus visible, mais chantait à tue tête.


     «Trois disparu pour celui qui n'a pas voulu accepter son destin~ »



    X


     Le lendemain à midi il retourna chez lui. Son père était rentré et attendait sur le canapé. Quand il le vit il pleura à chaudes larmes. Il ne pensait plus à rien. Son esprit était vide. Il voulait être normal, vivre normalement, longtemps, avoir une gentille femme, aider sa mère quand elle serait trop âgée, avoir des enfants... La mort le poursuivait pourtant. Pourquoi ? Il n'avait pas le droit à une vie heureuse ?


    Comme pour répondre à sa question le moqueur réapparut et montra du doigt son père. Julien ferma les yeux . Il ne comprenait pas pourquoi ce n'était pas lui. Pourquoi survivait-il ? Pourquoi tant d'accidents en si peu de temps.


    « La mort le poursuit, mais pour survivre il doit donner quelque chose qui a autant de valeur que sa vie, jusqu'à qu'il meurt à son tour de la folie~ »


    La chanson le suivait.


    Son père mourut trois heures plus tard lorsqu'un pot de fleur qui devait se trouver sur le balcon d'un voisin tomba sur Julien. Le cadavre, encore un cadavre. Le sang. Mort. Mort. Mort.


    « Quatre ! Quatre ! Cinq ! Six ! Sept ! Huit ! Neuf ! »


    Les jours passaient et les morts continuaient.


    Il s'était enfuit une nouvelle fois.


    Il était poursuivit par la police qui se posait sans aucune doute des questions. Quiconque l'approchait trop était montré du doigt. Brûlé, électrocuté, écrasé par un arbre... Les morts les plus improbables... Les plus douloureuses.
    Du sang partout. Son chemin était parsemé de chair. De douleur. De Haine. Il n'en pouvait plus. La folie le prenait. Il était fou de douleur. Pourquoi ? Pourquoi ?


    Toutes étaient des personnes qu'il connaissait. Pourquoi ?


    Au bout du 20eme mort, il décida de mettre fin lui-même à sa vie. Dans un accès de lucidité rare. Pourquoi survivre si rien ne lui importe dans ce monde ?


    Le monde détraqué. Son monde.


    Le ciel était sombre. Des nuages gris recouvraient la ville. Il avait perdu espoir. Le moqueur riait de plus belle. Il le suivait. Julien était sale. Ses vêtements étaient tâchés de sang. Ses yeux verts avaient perdu leur éclat depuis longtemps. Dans ses bras subsistait son seul réconfort... Un petit chat qui n'avait pas été montré du doigt.


    Il monta sur le plus haut immeuble qu'il trouva. Le vent soufflait. La voix du moqueur lui disait d'attendre. De continuer à fuir. De rire du destin. Il ne voulait pas.


    Il sauta.


    Blanc. Bien être. Flou.


    Le Voeu réapparut. Il se souvint alors de son souhait. De l'Alter-Ego. Le Moqueur en était-il un ? Impossible.


    « Je ne veux pas mourir ! »

    Le sang avait été versé en compensation.


    Il ferma les yeux. Pourquoi ne s'était-il pas souvenu de ça plus tôt ? Pourquoi ce qu'il croyait un songe égaré lui revenait d'un coup à la mémoire ?


    « Tu as enfin accepté ton destin. Tu as fini de payer le complément. Il s'en est assuré. Tu peux vivre maintenant. Mais réussira tu à te recréer un destin parmi les morts que tu as causées ? Tu m'intrigues... Tu es la troisième personne à avoir fait ce souhait. »


    Silence. Résolution. Ne pas oublier.


    « Je... Je veux mourir maintenant.
    - Bien. Dommage. »


    Julien ferma les yeux en espérant que tout ce qu'il avait vécu ne soit d'un rêve. Que comme dans les livres il se réveille. Le rire se transforma en sanglot et le moqueur s'écria : « Ce n'était pas un rêve ! »


    Ce n'était pas un rêve.

     


    Claire Le Mée – Bleuts
    ( Saeru-Bleuts.deviantart.com )
    10 Mai 2012

     

     

     

     


    Note de la fin : Bonjour ou Bonsoir, selon l'heure à laquelle vous me lisez! J'ai eu une envie soudaine d'écrire une petite nouvelle sur le thème du Double.  Deux personnages qui sont la même personne tout en ayant des différences. Mon personnage du Moqueur est quelqu'un que je voulais vraiment représenter parce que je pense que tout le monde le possède en lui. Je ne sais pas vraiment comment le dire. Comment vous expliquer cela ? On à tous une autre personnalité que l'on cache au monde, ou que l'on se cache à soi-même. Julien possède une personnalité étrange quoi qu'il en dise. Je pense que cette version de lui est-ce qu'il aurait pu devenir s'il n'avait pas choisit de mourrir à la fin. Peut être serait-il devenu fou de douleur ? D'ailleurs, pensez vous que le Moqueur est fou ? Après tout à la fin il change radicalement. Que pensez vous ? Ses sanglots sont-ils justifiés ? Pourquoi pleure t-il ? Mon moqueur est complexe à comprendre, même moi je n'ai pas percé tout ses secrets. Etrange que l'auteur d'une histoire ne comprenne pas totalement son personnage principal ( Vu que le moqueur est Julien, et que Julien est le personnage principal bah.. ), non ? Bref. J'espère que la morale que je veux donner est comprise par les lecteurs.D'ailleurs, mon histoire n'est elle pas trop compliquée ? Dois-je modifier des choses ? Par exemple pour le souhait, avez vous perçut tout ce que je voulais dire ? Ou est-ce flou ? Que devrais-je changer dans mon histoire ? Elle n'est pas finie. Elle ne le sera jamais, il y à toujours des choses à modifier...

    Desolé pour ce pavé bourré de fautes qu'est la note finale, mais c'est tout ce qui me passait par la tête à propos de cette histoire étrange. Je pense que j'ai peut-être été inspirée par Kagerou days sans le faire exprès pour mon personnage, même si je n'ai connu ce clip que peu de temps après avoir commencé à écrire cette histoire. Je cherchais une musique à écouter quand je suis tombée dessus x) D'ailleurs, je ne pourrais même pas vous refaire ma démarche, j'ai fait des recherches bizarres ^^

    Allez, bisous ! Que le bonheur éclaire vos pas !

     
     


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    Kirlian
     
     
    Bienvenue dans mon Blog Histoire, dans lequel je vous présenterais mes Nouvelles et peut-être mes Histoires en plusieurs chapitres.
     
     
    Je tiens à dire qu'aucune présentation des personnages ne sera faite, étant donné que le plaisir de découvrir leurs particularités vous seront données au fil de la lecture.

    Lisant moi aussi des livres, il se peut que je sois inspiré naturellement d'autres histoires et si cela vous gêne, j'en suis sincèrement désolée.
     

     
    Bref, je tiens donc à préciser que les personnages sont ma propriété, ainsi que les illustrations. Elles sont toutes faites par moi et vous pouvez les trouver sur deviantart dans la Galerie de "Saeru-Bleuts", mon compte Deviant.

     

    Je vous interdit d'utiliser mes textes et mes images sans me prévenir. Tout m'appartient, si je les retrouve autre part, c'est du vol ! ( surtout les images, j'y tient, dessiner ça prend du temps... bon, écrire aussi mais c'est pas pareil...)
     

      Bleuts.


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